Les créations de Valérie TASSARA ressemblent au duo contrasté que forment son prénom et son nom :
on y devine le croisement de l'Orient et de l'Occident, on y entend la terre et l'air, l'obstination du lent travail et de la matière - martelement, résistance et trace -, et la patiente traversée, la liberté conquise, la trouée soudaine d'un silence ou d'un eclat de rire. Suspendus ces morceaux d'argile, à la fois brut et épurés aux couleurs précises, méditées, vibrant encore de la vivacité du geste qui les fit naître, paraissent sceller l'alliance singulière de l'archaïque et du contemporain. S'ils hissent ainsi et doucement tournent leurs corps denses, tactiles, d'une très présente compacité, c'est bien sûr pour donner à voir l'intouchable : la lumière et les ombres joueuses, toujours changeantes, qu'ils engendrent ensemble.
Et tandis que certains de ces mobiles semblent réinventer quelques primitifs rituels, profondément sauvages et sages, comme savaient l'être les indiens d'Amérique, d'autres ont l'élégance et la grâce enigmatique d'un calligramme d'Asie, intraduisible mais nous parlant au creux de l'oreille, avec la douce voix d'un frère, d'une soeur qu'on ne se savait pas.
Florence PAZZOTTU

TASSARA ("faience et porcelaine")


...naissent d'une recherche sur le "tramage" de l'argile travaillée en fines pellicules superposées comme une sorte de tissage tellurique.
Le materiau (faïence et porcelaine) ainsi affiné à l'extreme garde en mémoire les différentes étapes de sa conception comme des signes graphiques inscrits en strates successives.
Vides et pleins sont transpercés par la lumière et portent des ombres animées en echo. Les mobiles peuvent réserver des surprises dans leur mouvement car certaines pieces sonnent parfois entre elles.